La langue basque
La langue basque, ou euskara est une des composantes importantes de la culture basque. C'est une langue vivante qui est parlée par
plus de 800 000 personnes. On peut présumer de son origine au Paléolithique si l'on se réfère aux récentes recherches génétiques et scientifiques, combinées à la linguistique qui démontrent que
les Basques d'aujourd'hui sont les descendants les plus fidèles d'un groupe humain qui vivaient dans le Pays basque actuel au Paléolithique et qui survécu à la dernière glaciation. On retrouve
pourtant des liens grammaticaux avec de nombreuses langues de contrées lointaines (Caucase, Inde dravidienne, Sibérie) mais aucun lien d'échanges linguistiques avec la langue basque n'a encore
été prouvé. Le basque est complexe car sa structure grammaticale est basée sur les déclinaisons. Tous les mots d'une phrase se déclinent et leur terminaison est différente suivant leur rôle dans
la phrase. De plus, le basque est une langue agglutinante, c'est-à-dire que l'on peut ajouter de nombreux suffixes pour en affiner sa compréhension et son sens.
Dans la communauté autonome du Pays-Basque et le nord de la Communauté Forale de Navarre, la langue basque est officielle avec l'espagnol, avec
respectivement 99.4% des enfants qui sont scolarisés dans une école où le basque est enseigné et 41.4% en Navarre. Les médias aussi favorisent son expansion et son utilisation. Au contraire, en
France, la langue est considérée comme une langue minoritaire et seules des associations locales font des efforts de sauvegarde et de transmission de la langue. Seuls 21.7% des enfants français
du Pays basque sont scolarisés dans une école basque dont les écoles maternelles représentent plus de 35.5% du total pour l'année scolaire 2004-2005.
L'euskara batua (basque unifié), ou plus simplement batua, est la langue basque standardisée largement utilisée dans l'ensemble du Pays basque. Fondée principalement sur les dialectes centraux de Gipuzkoa et de Navarre, elle puise aussi ses racines dans le labourdin classique du XVIIe siècle, précurseur de la littérature basque.
L'unification de la langue a été conduite par l'Euskaltzaindia (Académie de la langue basque). Des siècles durant, le basque ayant subi la forte pression, de part et d'autre des Pyrénées, des langues espagnole et française, et même frôlé l'extinction sous la dictature franquiste, l'Académie ressentit la nécessité de créer un parler unifié, afin que la langue ait de meilleures chances de survivre.
En 1968, le Congrès d'Arantzazu définit des lignes directrices pour atteindre cet objectif d'une manière systématique (lexique, morphologie, déclinaisons et orthographe). L'étape suivante fut franchie en 1973 avec la proposition de normalisation des règles de conjugaison.
C'est la version de la langue basque employée à la télévision, dans les journaux et dans l'usage courant.
Elle utilise une orthographe et des règles de grammaire unifiées, acceptées comme norme de la langue écrite.
De nombreux basques s'opposent encore à l'usage imposé d'un dialecte unique et fabriqué, mais, comme le basque unifié est très largement enseigné dans les écoles, l'opinion commence à évoluer.
Prononciation
La prononciation basque est très facile en raison de l'orthographe phonétique. Toutes les lettres se prononcent, et toujours de la même
manière. Il n'existe pas de fusion de plusieurs voyelles dans un seul son, ce qui procure une grande simplicité en comparaison du français ou de l'anglais.
Exemple: Le père de l'enfant: Haurraren aita.
N'escamotez aucune lettre et cela donne: "haourrarenn aïta".
Les particularités de l'alphabet basque:
E - é ; eta (et) se prononce "éta".
U - ou ; buru (tête) se prononce "bourou".
J - i ; jauna (monsieur) se prononce "iaouna".
G - est toujours dur ; egia (vérité) se prononce "éguia".
N - n'est jamais nasalisé ; egin (faire) se prononce "éguinn".
Z - s dur ; zer (quoi) s'entend comme "serre".
S - a un son entre s et ch ; sei (six) se dit "shéi".
X - ch ; xori (oiseau) se prononce "chori".
TX - tch ; txori (oiseau) se prononce "tchori".
R - devrait se rouler comme en espagnol mais très doucement entre deux voyelles; ere (aussi) s'entend un peu comme "élé".
RR - a un son plus dur ; berri (neuf).
NOTE en souletin le J et le U se prononcent comme en français.
Origine des noms basques
Le basque a le prénom, le nom et le surnom, et de plus, il porte le nom de la maison dont il devient propriétaire par mariage ou par héritage. Cette
multiplicité de noms occasionne de grandes confusions. L'Etat-civil conserve le nom de famille comme seul légal, et c'est précisément celui que les basques n'emploient pas entre eux puisqu'ils
portent le nom de leur maison.
Le prénom disparaît très souvent pour faire place au surnom. Le nom de famille et le nom de la maison ont toujours une signification et désignent
souvent un lieu précis faisant référence à une montagne, un rocher, un point d'eau ou une forêt ou tout endroit caractéristique.
Ainsi nous aurons :
BORDACHAR (borda: ferme, sahara: vieille. Bordachar: mauvaise ou vieille ferme)
BIDARTE (bide: chemin, arte: au milieu. Bidarte: la maison au milieu du chemin).
CARRICABURU (karrika: rue, burua: tête. Carricaburu: tête de rue).
ETXEGARAI (etxe: la maison, garai: haut. Etxegarai: la maison haute).
ETXEBERRI (etxe: la maison, berri: nouveau. Etxeberri: la maison neuve).
BERRONDO (berro: buisson, ondo: près de. Berrondo: la maison près des buissons).
EPHERRE (eper: perdrix).
OTCHOA (oso: le loup).
JEAN est devenu Johannes, Ganix ou Manex
PIERRE : Pierre, Pirenio, Peiho ou Peio
BERNARD : Betiri, Biñat, Beñat
MAIDER : contraction de Marie Eder (belle)
MARIGASTE : Marie, gaste: jeune. Marie la jeune
MARITTIPI : Marie, ttipi: petite. Marie petite
Le surnom est quelquefois très original.
MIRA : milan
PITSERA : sac à vin
GUIZON ERDI : moitié d'homme
TALOTACAFE : talua et café (ce qui montre la gourmandise de l'individu)
et aussi :
BAYONNE "IBAIONA" (ibai: rivière, ona: bonne. Bayonne: bonne rivière).
BAIGORRI (bai:rivière, gorri: rouge. Baigorri: rivière rouge).
La montagne de l'OTSAMUNHO près de Baigorri, fut vraisemblablement en des temps anciens fréquentée par des loups (oso: loup, muino: colline.
Otsamunho: la colline aux loups) et celle d'ARTZAMENDI près d'Itxasu, par des ours (artza: ours, mendi: montagne. Artzamendi: la montagne aux ours).
Proverbes et dictons basques
A chaque malheur il existe pire
Gaitz guztiak, bere gaitzagoa
A la maison des fainéants, soupe du matin le soir
Ganoragabeen etxean, goizeko salda arratsean
Avec un ami les heures sont courtes
Adiskide onekin, orduak labur
Avec un béret, on ne peut couvrir deux têtes
Txapel batekin bi buru ezin estali
Bon voisin s'améliore, mauvais voisin s'empire
Lagun onak, ondu; gaiztoak, gaiztotu
Bonne renommée vaut mieux que fortune
Haitzean jaioak, haitzera nahi
Je suis prêt à donner tout ce que je n'ai pas
Ezer ez duena, emateko prest
L'arbre tombe toujours du côté ou il penche
Balantza duen aldera erortzen da arbola
La langue ne peux briser les os, mais peux les faire briser
Mihiak ez du hezurrik hausten, baina bai hautsarazten
La palombe est belle dans les airs, plus belle encore sur la table
Urtzoa eder airean, ederrago mahainean
La peine causée par la langue est la dernière à guérir
Mihiaz egiten den mina, da azken sendatzen dena
Le bonheur est la seule chose que nous puissions donner sans l'avoir
Izan gabe eman dezake gun gauza bakara da zori ona
Le joyeux allonge sa vie, le contrarié la raccourcit
Pozak bizitza luzatzen, nahigabeek baburtzen
Le nom, c'est une chose, être en est une autre
Izena bat, izana bestea
Mieux vaut partir à pied sûrement, qu'à cheval et tomber dans un trou
Hobe da oinez eta segurora, eta ez zaldiz eta zulora
Quand il y a plusieurs capitaines, la pèche est maigre
Txalupan nagusi asko daudenean, arrantza gutxi
Quand la langue trébuche, alors s'échappe la vérité
Trabatzen zaizularik mihia, orduan eskapatzen egia
|