Un drapeau, un béret, une langue à part entière et non un dialecte, des jeux et des sports particuliers, une histoire mouvementée et une culture particulière... c'est toute l'identité basque.
Le Pays Basque, c'est une grande variété de paysages entre mer et montagne.
Les 7 provinces ne forment dans les cœurs qu'un pays où la frontière franco-espagnole disparaît, la langue et les coutumes lui servant de ciment.
Il y a des voyages qui continuent même quand on est revenu chez soi. Nous espérons qu'il en sera ainsi de votre séjour à Lanoki.
Impossible de résumer plus de 20 siècles en 3 lignes. Nous avons essayé de faire court... ou le plus court possible !
De la préhistoire aux romains
L'histoire du pays basque commence à la préhistoire, telle qu'en témoignent les objets retrouvés dans les grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya. De nombreux peuples vivent dans l'actuel pays basque.
Des historiens romains relatent aussi l'existence de nombreuses tribus différentes des Celtes ou des Gaulois : Autrigons, Caristes, Vardules, Bérons, Vascons et Aquitains. Ces derniers collaborent sans doute pleinement avec les Romains.
Au Moyen Âge, les Romains sont supplantés par les Wisigoths qui ont envahi toute la péninsule et les Francs qui se trouvent au nord des Pyrénées. Au
milieu se forme le territoire des Vascons. Ils ne se soumettent pas au roi des Francs et n'hésitent pas à piller les villages au sud comme au nord. La particularité basque d'une société
indépendante et très égalitaire apparaît alors à cette période.
Au VIIIe siècle, l'invasion musulmane provenant du sud prend les territoires des Vascons. Se forme alors le Royaume de Pampelune, prélude du Royaume
de Navarre.
Pour libérer le Royaume de Pampelune, Charlemagne conquit la ville de Pampelune, détruisant ses murailles. Sur le chemin du retour, en 778, eut lieu la Bataille de Roncevaux, pour laquelle
certaines théories modernes soutiennent que ce furent les Vascons, et non les Maures, qui, pour se venger, attaquèrent l'arrière-garde de l'armée franque de Charlemagne.
Cette bataille donna naissance à la fameuse Chanson de Roland.
Au IXe siècle, c'est le début de la reconquête des terres prises par les musulmans (Reconquista) et le Pays basque fut alternativement partie du
Royaume de Navarre et du Royaume de Castille. Des conflits existaient entre les commerçants du pays basque espagnol et les commerçants de Bayonne. C'est aussi le moment de la mise en place des
fueros (fors). C'est une charte accordant aux populations des privilèges et des libertés et issue d'une synthèse entre les lois romaines et wisigothes. Elles sont conclues entre le Roi et une
vallée, une ville ou un village. La province de Navarre sera la plus prospère sous le règne de Sanche le Grand au XIe siècle, s'étendant sur une partie de l'Aquitaine au nord et en Aragon à
l'est. Au XIIe siècle, la province éclate mais chaque partie conserve son système de fueros. La Soule et le Labourd qui reviennent à l'Aquitaine tombent sous domination anglaise avec le
mariage en 1152 entre Aliénor d'Aquitaine et le futur Roi d'Angleterre Henri II. Durant la guerre de Cent Ans, le Pays Basque est écartelé entre la France et l'Angleterre.
À la fin du Moyen Âge, en 1521, le statut de la Navarre comme partie de la couronne de Castille fut consolidé. Le Royaume de Navarre
sous domination de la Maison de Foix se réduisait alors aux territoires au nord des Pyrénées. En 1659 est signé le traité des Pyrénées à Hendaye qui
marque le rapprochement de l'Espagne et le France, et la reconnaissance implicite de la frontière au Pays Basque, qui sépare donc définitivement en deux parties la Navarre.
Pendant ce temps, les Basques participèrent à la conquête de l'Amérique grâce à la chasse à la baleine qui les emmena jusqu'aux terres de la
Nouvelle-France. De nombreux marins et explorateurs sont issus des territoires basques.
La large autonomie des provinces basques du nord toucha à sa fin avec la Révolution française, qui centralisa le gouvernement et abolit la totalité
des privilèges locaux que garantissait l'Ancien Régime. Au sud, le pouvoir des fueros est contesté par des économistes qui y voient un frein au développement économique. Lors d'une guerre de
succession entre Isabelle II d'Espagne et son oncle Carlos, les avis sont partagés sur les fueros entre ses deux héritiers du trône. C'est la première guerre carliste entre 1833 et 1876 qui
déchire l'Espagne. Des guérillas des populations basques s'opposent aux armées des gouvernements libéraux espagnols. Mais en 1876 les fueros sont abolis par ordre du roi et le pouvoir central est
affirmé.
Avec la fin des fueros, c'est le début du nationalisme avec rejet du pouvoir central qui veut étouffer la culture basque. En 1895, un premier
mouvement nationaliste basque voit le jour et réclame le retour des fueros et l'autonomie des provinces basques. Au nord comme au sud, le sentiment d'unité basque est mis en valeur. Durant la
Première Guerre mondiale, de nombreux basques se réfugient au sud. En 1930, des mouvements de gauche et du Front populaire émergent dans les deux pays. En 1931, la République est déclarée en
Espagne et la droite y prend le pouvoir.
Le nationalisme au XXe siècle : affichage d'une revendication et expression du nationalisme basque
En 1936, débute la guerre civile espagnole. Les républicains, pour s'assurer du soutien des basques, déclarent l'autonomie du Pays Basque. Mais,
cela sème la discorde entre les partisans du Pays Basque. La Navarre pro républicaine soutient Franco tandis que la Biscaye et le Guipuzcoa où le Parti nationaliste basque (PNV) est puissant,
soutiennent le pouvoir républicain en place. Franco attaque le Pays Basque en 1937 et le bombardement de Gernica (immortalisé par un célèbre tableau de Picasso) fait de nombreuses victimes
civiles. Le gouvernement autonome présidé par J.A. Agirre (PNV) s'exile à Bayonne lorsque Bilbao est prise. De nombreux exilés rejoignent la partie française du pays basque. 1939 marque la
victoire de Franco et le début de la répression franquiste.
La résistance basque rejoint les territoires du nord et en plus du PNV deux mouvements se forment : l'ETA (Euskadi ta Askatasuna) en 1959 au sud,
vite influencé par les idées révolutionnaires, et Enbata en 1963 au nord. Les mouvements se radicalisent et appellent à la violence. C'est le début du terrorisme. Avec l'arrivée de Juan Carlos au
pouvoir, des concessions sont faites par le gouvernement espagnol mais cela ne satisfait pas les révolutionnaires qui veulent un peuple basque libre et socialiste.
En 1979, le statut de la communauté autonome basque est signé par 3 provinces basques espagnoles (sans la Navarre). Depuis, des institutions basques (parlement, gouvernement, système éducatif, radio-TV) sont mises en place.
|